14 - 18 : Quand le bressuirais Jamblan, 17 ans, flinguait le Kaiser
Il n'a pas attendu la fin de la guerre pour flinguer dans un poème plein d'ironie et de haine le Kaiser allemand.
Le bressuirais Jean Blanvillain (dessin de Kayo), ancien élève du collège Saint-Joseph, laissait, dès 1917, percer ses talents de polémiste, de parolier et de chansonnier.
La preuve avec ce poème intitulé "L'homme qui rit", écrit, avec toute la violence et l'antagonisme de l'époque, alors que l'auteur né avec le siècle n'a que 17 ans!
La guerre en chansons et en poème
Ce texte sera lu lors des célébrations bressuiraises du centenaire de l'armistice lors du spectacle "Chansons en guerre" proposé par l'ensemble vocal de Bressuire d'Emmanuel BOULANGER.
Premier rendez-vous le 11 novembre à 16h40 au Fauteuil Rouge en avant-première du film "Au revoir là-haut"!
Itinérance mémorielle
L'ensemble Vocal de Bressuire proposera d'autres spectacles le 17 novembre à Cerizay (15 heures à la salle Léo Lagrange) et à Saint-Pierre du Chemin.
L'itinérance mémorielle chère au président Macron se bouclera à Courlay le 15 décembre!
Ce sera la bande-son d'une époque où l'on passait en chanson des "Ponts de Paris" à "la Madelon de la victoire" en rencontrant au fil des ans "l'ami Bidasse" ou "ma petite Mimi".
Sans oublier pour autant "le cri du poilu" et la terrible "chanson de Craonne"
Et en sortant de l'oubli le quatrain corrosif d'un bressuirais de 17 ans sans doute représentatif de la haine anti-allemande de l'époque.
L’homme qui rit
Sous-titre : Le Kaiser a retrouvé toute sa gaieté
L’homme qui rit ! Quel nom tragique de dément !
Infect comédien jouant la tragédie
Ce matin, tu peux rire o Kaiser allemand
Tu peux rire en lisant l’histoire de ta vie
Ton rire est un hoquet que soulève un moment
Le sang qui a noyé ton cerveau de folie
Et conscient quand même en son égarement
Ton rire se martèle ainsi qu’une furie
Quand nous t’aurons vaincu, Quand tu demanderas
La paix, quand nous aurons démembré ton empire,
Cette paix, o Kaiser, est-ce que tu l’auras ?
Non, tu pourras aller car tu seras proscrit
Seul avec tes remords et ton sinistre rire
Car tu es et seras toujours l’homme qui rit.
De Jean Blanvillain à Jamblan
C'est un de ses premiers textes de Jean Blanvillain avant qu'il ne s'illuste plus tard, lors de ses années parisiennes, avec ses textes de chansonnier abonné au Caveau de la République et de parolier attitré de Patachou.
Entre temps, il avait pratiqué l'apocope pour se trouver un nom de scène aussi percutant que ses textes: Jamblan.
Mais -nostalgie oblige-, il avait, malgré son nouveau nom, gardé l'amour de la ville natale
La preuve avec son poème "Bressuire 1918" superbement illustré par Kayo.
Le poème "Bressuire 1918"
Un siècle déjà!
Déjà un siècle!
C'est à un bressuirais poète, chansonnier et parolier qu'on doit ce "Bressuire 1918" aujourd'hui illustré par Kayo, un autre bressuirais pur-jus.
C'est à lui, en effet, qu'est revenu le privilège de mettre en images le Bressuire poétisé par Jamblan.
"Bressuire 1918" : C'est le titre du poème de Jamblan et l'occasion pour le blog de célébrer le centenaire
Né dans nos murs, le chansonnier parisien avait chanté en vers sa ville natale en racontant son parcours des Sicaudières à Chachon, de Saint-Joseph à l'église Notre-Dame, de Chasson au château.
Oubliant d'être ingrate, Bressuire a même donné à Jamblan une rue du côté de Chachon et une plaque sur le mur de sa maison d'enfance face au square de la gare.
Il est difficile, en effet, de ne pas honorer ceux qui ont chanté la ville urbi et orbi, à Bressuire et à Paris.
La vie de Jamblan illustrée par KAYO