Vincent Hulin coureur de l'extrême plus haut, plus loin, plus fort
Il fallait bien qu'un jour, Vincent HULIN, coureur de l'extrême, et les Géants d'Olympie, sportifs de légende, finissent par se rencontrer pour un échange de bouquins et d'impressions sur le sport.
C'est désormais chose faite!
Vincent HULIN, à l'époque des Jeux antiques, aurait été un hémérodrome, ce messager infatigable qui, tel Philippides, annonça la victoire grecque de Marathon avant de s'effondrer de fatigue en annonçant "Nenikikamen" (nous avons vaincu).
Aujourd'hui, le rédacteur en chef adjoint de France Bleu Poitou est, comme son glorieux aïeul, un coureur compulsif.
Et, au vu de ses pérégrinations de plus en plus folles, il va finir, lui aussi, par rentrer dans la légende à force de vouloir aller toujours plus haut, toujours plus loin.
Toujours plus fort!
Un peu de story-telling...
Et son histoire de coureur lambda au coeur des pelotons n'est pas banale.
Pour ses 30 ans, en avril 2002, il a voulu tenter son premier marathon: ce fut celui de Paris bouclé en 3h43.
A 31 ans, il a poussé le bouchon plus loin en s'essayant aux 100 kms de Millau terminés en un peu plus de 13 heures sur un air de galère.
Et pour ses 32 ans, il a voulu faire le double tour de l'horloge en bouclant 133 kms aux 24 heures de Saint-Maixent l'école.
Mais tout cela n'était qu'une ébauche, une mise en bouche semée d'autres marathons internationaux et de trails de plus en plus longs, de plus en plus pentus, de plus en plus difficiles.
Puis il a voulu aller toujours plus haut, plus loin, plus fort.
Avec un menu de choix, un parcours de dingue: le grand chelem des courses de grand fond
C'est ce que Vincent raconte avec passion dans son livre "Coureur de l'extrême" publié aux éditions de l'Onde et présenté en juin dernier au premier salon du livre de sport de Bocapole à Bressuire.
Un carré d'as en moins de deux ans
C'est comme celà qu'en deux ans d'octobre 2012 à septembre 2014,, il a enquillé les quatre courses majeures de l'ultra-trail:
- le grand raid de la réunion baptisé "La diagonale des fous", 170 kms et 10.800 m de dénivelé positif,
- l'ultra-trail du Mont-Blanc, 168 kms, 9600 m de dénivelé,
- le marathon des Sables, 250 kms dignes de "5 colonnes à la dune"
- le Tor des Géants en Italie, 330 kms pour 24.000 m de dénivelé positif.
Et, toujours, il a atteint l'arrivée, plus ou moins fringant, plus ou moins abattu mais fier et honoré de recevoir le Graal du coureur de grand fond: le maillot de "finisher".
Ses courses racontées de l'intérieur au beau milieu de pelotons qui s'égrainent sur des kilomètres sont passionnantes à suivre et le lecteur termine aussi usé que le coureur qui sait lui communiquer ses émotions, ses euphories et ses galères.
"Le coureur du dimanche qui court tous les jours"
On sent le drogué du bitume qui sommeille en lui, même s'il se définit humblement comme "un coureur du dimanche qui court tous les jours".
Il fallait oser cet enchaînement improbable.
En moins de deux ans, Vincent a escaladé ses quatre Everest quasiment dans la foulée.
Il admet qu'il a, au fil des années et des kilomètres avalés, "déplacé le curseur des distances et des temps" sans forcément s'en rendre compte.
Il reconnaît aussi qu'il a "toujours besoin de se prouver quelque chose".
Mais il sait que pour réussir ce genre d'entreprises folles sans se blesser, il convient d'être bien préparé et de savoir s'entourer de spécialistes de la nutrition, du sommeil et de l'entraînement.
"Un jour de repos par tranche de 10 kms de course"
Et sa philosophie de la récupération n'est pas banale.
Elle passe par ce principe essentiel: "toujours prendre, après une compète, un jour de repos par tranche de 10 kilomètres parcourus en course"
Et toujours il est reparti sur l'air de "Just do it" et du toujours plus loin.
Il faut dire que l'adepte du "Festina lente" (hâte-toi lentement!) ne lésine ni sur l'entraînement ni sur la récupération
Dans sa fuite en avant, il sait ménager ses arrières et préserver son avenir de coureur et de communiquant.
Le clou du spectacle: une odyssée transpyrénea
Après les quatre grands raids, Vincent vient encore de dépasser les bornes avec son dernier exploit en date, la Transpyrénea: 866 kms, 65.000 m de dénivelé, 15jours, 5 heures et 39 minutes de course, 45e à l'arrivée sur 244 partants et 78 "finishers".
Vincent n'a pas encore eu l'occasion de faire un livre de cette "hubris", la démesure chère aux grecs antiques.
Mais son odyssée par monts et par vaux lui permet de faire son cinéma. Sa course hors-norme est le sujet d'un film qu'il commence à présenter un peu partout.
Nul doute qu'il sera l'une des têtes d'affiche du prochain salon du livre de sports et de l'image de Bressuire en novembre prochain.
Du premier marathon de 2002 à la Transpyrénea de 2016, Vincent a aligné les kilomètres. Il en a fait des milles et des cents, des milles et des Vincent...
Et il vient sortir le film en DVD
Où diable va t'il encore aller courir après avoir autant transpiré sur la Transpyrénea?
Que va t'il inventer pour aller plus loin, plus haut, plus fort?
Après ses 86 jours de repos récupérateur, Vincent, toujours en quête de cette "hubris" chère aux grecs, a bien dû déjà penser à un itinéraire urbi et orbi à sa mesure...
Un parcours hubris et orbi à sa démesure!
Alain CADU
Le teaser de son film:
Retrouvez "Les géants d'Olympie"